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Depuis plusieurs années, la question d'une pollution des cours d'eaux français par les PCB et de son impact sur la population est posée. Depuis 2003, l'Afssa et ses experts sont mobilisés sur ce dossier difficile et ont notamment produit plus de vingt avis permettant d'évaluer précisément les risques sanitaires liés à la consommation de poissons contaminés par les PCB ; d'apporter un appui scientifique et technique à l'Etat dans la gestion du risque lié à ces contaminants ; de participer à la définition d'une réglementation européenne pour les PCB-NDL.

 

 Que sont les PCB ?

   

Les PCB ou polychlorobiphényles sont des composés aromatiques chlorés également connus, en France, sous le nom de pyralènes. La famille des PCB regroupe 209 molécules également appelés congénères.

 

On distingue deux types de PCB sur la base de leur mécanisme d'action :

 

- Les PCB « Dioxin-Like » ou PCB-DL sont capables de se lier au même récepteur cellulaire que les dioxines (Récepteur Ah). Leur mécanisme d'action étant similaire à celui des dioxines, leur toxicité (comme celle des dioxines) est exprimée en facteur d'équivalent toxique par rapport à la toxicité de la TCDD (2,3,7,8-Tétra-Chloro-Dibenzopara-Dioxine) plus communément appelée dioxine de Seveso.

 

- Les PCB « Non Dioxin-Like » ou PCB-NDL. Ces derniers agissent via un mécanisme d'action différent de celui des dioxines Les PCB-NDL sont retrouvés en quantité plus importante dans les poissons de rivière que les PCB-DL.

 

Parmi les PCB, sept congénères sont particulièrement retrouvés dans les produits contaminés

et représentent généralement près de 50% de la quantité de PCB. Leur dosage est ainsi utilisé pour quantifier la contamination d'un produit par les PCB, on les appelle PCB indicateurs (PCBi).

 

Où trouve-t-on des PCB ?

 

 

Ces composés ont été utilisés par l'industrie, sous forme de mélange, pour leurs propriétés isolantes (transformateurs électriques) ainsi que leur stabilité chimique et physique (encres, peintures). Leur production et leur utilisation ont progressivement été réduites au cours des années 70 puis finalement interdites en 1987. Stables chimiquement et peu biodégradables, ces molécules sont classées parmi les polluants organiques persistants. Elles s'accumulent progressivement dans l'environnement en particulier dans certains réservoirs comme les sédiments marins ou de rivière.

 

Présentant une affinité particulière pour les graisses (lipophilie), les PCB s'accumulent au fur et à mesure de la chaîne alimentaire, se concentrant particulièrement dans les tissus graisseux des animaux. En conséquence, les aliments les plus riches en PCB sont les aliments d'origine animale, riches en graisses tels que les poissons gras en contact avec les sédiments contaminés mais aussi le lait et les produits laitiers ou les œufs.

 

L'alimentation constitue donc la principale voie de contamination de la population générale (plus de 90 % de l'exposition totale).

 

 Quels sont les effets des PCB sur la santé ?

 

 Dans l'organisme humain, ces molécules s'accumulent préférentiellement dans le tissu adipeux. Leur élimination est lente (plusieurs années) et se fait par les selles. On en retrouve, par ailleurs, dans le lait maternel et les lipides sanguins où on les dose. La toxicité des PCB est essentiellement liée à leur accumulation dans l'organisme au cours du temps (charge corporelle). Ainsi, l'exposition ponctuelle à ces molécules au travers d'un aliment très contaminé aura peu d'impact sur la santé.

 

De fortes expositions aux PCB (rejets accidentels, activités professionnelles) peuvent provoquer des effets cutanés (chloracnée, pigmentation des ongles et de la peau), oculaires (hypersécrétion) et des troubles hépatiques (altération transitoire de l'activité d'enzymes hépatiques).

 

Pour des niveaux d'exposition plus faibles mais chroniques, les manifestations les plus préoccupantes liées aux PCB sont des effets neuro-comportementaux, de tels effets ont été observés chez le jeune enfant fortement exposé aux PCB pendant la grossesse et l'allaitement. D’autres effets ont été rapportés chez l’adulte : perturbations métaboliques, effets sur la thyroïde.

 

Sur la base de l’ensemble des données bibliographiques internationales disponibles, l’Afssa a proposé des valeurs d’imprégnation critique en dessous desquelles la probabilité d’effets sur la santé est estimée comme négligeable (avis du 5 mars 2010 relatif à l’interprétation sanitaire des niveaux d’imprégnation de la population française en PCB). Le contenu de cet avis est précisé dans la fiche « valeurs d’imprégnation critiques aux PCB dans le sang ».

 

Des doses journalières tolérables, dose qu'un individu peut consommer quotidiennement tout au long de sa vie sans que cela n'engendre d'effet néfaste, ont été définies par l'OMS (2001) et l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) (2002) pour les PCB-DL (et les dioxines), puis par l'OMS et l'Afssa (2003) pour les PCB-NDL. Ces valeurs sont obtenues en se basant sur des études toxicologiques réalisées chez l'animal et en appliquant des marges de sécurité prenant en compte les différences de susceptibilité entre espèces et entre individus. Comme pour tout toxique, l'évaluation du risque lié aux PCB correspond à la comparaison de l'exposition de la population à la dose journalière tolérable.

 

 

Quelle réglementation pour les PCB

dans les aliments ?

 

 

La gestion du risque représenté par un composé repose sur la fixation de teneurs maximales dans les denrées. Si celles-ci sont dépassées, les aliments sont considérés comme impropres à la consommation et leur vente est interdite.

 

Avant 2006, la teneur maximale en PCB totaux était de 2mg/kg de poisson. Depuis le 26 juin 2006, cette teneur maximale globale a été remplacée par une teneur maximale en PCB-DL (ainsi qu'en dioxines) plus restrictive, fixée au niveau européen.

 

Le règlement 1881/2006 de la commission a fixé des teneurs maximales pour la somme des dioxines et des PCB de type dioxines dans les aliments suivants : viandes de bovins, ovins, volailles, porcs, foies de ces animaux, chair des poissons et produits de la pêche, chair des anguilles, lait et produits laitiers, œufs et produits dérivés, graisses de bovins, ovins, volailles et porcs et graisses animales mélangées, huiles et graisses végétales, huiles marines.

 

Aucune teneur réglementaire n'a été jusqu'à présent proposée pour les PCB-NDL, mais une réflexion est en cours au niveau européen pour fixer des teneurs maximales réglementaires.

 

L'Afssa participe activement à cette réflexion. Dans ce cadre, l'Agence a rendu en octobre 2007 un avis sur l'établissement de teneurs maximales en PCB-NDL dans divers aliments1.

 

1 Avis du 23 octobre 2007 relatif à l'établissement de teneurs maximales pertinentes en polychlorobiphényles qui ne sont pas de type dioxine

( PCB « non dioxin-like », PCB-NDL ) dans divers aliments.

 

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