A priori, igepac se réjouit de la création d'un tel organisme.
Un article de Jean-Luc Martin-Lagardette
Un groupe de scientifiques et de militants œuvre à la création d’un Comité de recherche et d’informations indépendantes sur l’eau (Criieau) sur le modèle de la Criirad.
Objectif : proposer une méthode globale et biologique d’analyse de la qualité de l’eau distribuée.
Comment savoir si une eau de boisson est de bonne qualité ? L’eau du robinet et l’eau en bouteille, les eaux « destinées à la consommation humaine » en termes juridiques, doivent respecter un certain nombre de normes pour être qualifiées de potables.
Ces normes (une soixantaine de paramètres avec des valeurs de seuil) concernent les caractéristiques physiques, chimiques et bactériologiques de l’eau. Leur respect assure un très faible niveau de risque sanitaire, un niveau jugé acceptable, étant donné qu’on ne peut pas éviter la présence de traces de pollutions dans l’eau traitée.
Cette approche nous garantit que l’eau du robinet, notamment, puisée dans des rivières, des lacs et des nappes phréatiques puis traitée, ne rend personne malade (sauf très rares exceptions).
Mais cette eau est-elle redevenue pure pour autant ? Non, bien sûr. Et, en raison du chlore qu’on y injecte pour la protéger dans les réseaux de distribution, elle a parfois un goût gênant. De même, en fonction de sa plus ou moins grande minéralisation, elle est plus ou moins agréable à boire. C’est pourquoi beaucoup de personnes ont cédé à la mode des carafes filtrantes et autres osmoseurs, censés lui rendre sa pureté originelle. Malheureusement, ces appareils sont très rarement utiles ; leur réputation est surfaite.
Approche globale et biologique
Certains spécialistes plaident pour une nouvelle manière d’évaluer la qualité de l’eau potable : « A l’approche classique analytique et quantitative, explique Yann Olivaux, biophysicien de formation, auteur et conférencier, il faudrait substituer des mesures globales et de nature biologique. En effet, l’approche actuelle analyse les substances indésirables une par une, séparément et ne prend pas en compte l’effet cocktail, c’est-à-dire leur effet synergique. Elle néglige également l’effet des faibles doses, effet pourtant aujourd’hui bien établi, notamment sur les fonctions endocriniennes. Enfin, seules 40 molécules sont surveillées sur les 10 000 en circulation dans les eaux ».
Yann Olivaux
Yann Olivaux est à l’origine du projet de Comité de recherche et d’information indépendantes sur l’eau (Criieau) avec Claude Danglot, docteur en médecine et ingénieur hydrologue, un profil rare.
Ce groupe pluridisciplinaire de scientifiques, de juristes et de personnes qualifiées est en train de mettre sur pied une association pour proposer de nouvelles méthodes d’évaluation de la qualité de l’eau et pour diffuser une information indépendante des grands groupes. Cette association sera bâtie sur le modèle de la Criirad, du Criirem et du Criigen.
Le Dr Claude Danglot
« La méthode existe, révèle Yann Olivaux. Le docteur Danglot et son équipe avaient mis au point des tests biologique très fins et fiables qui, en étudiant l’inhibition de la synthèse des ARN, permettent d’évaluer avec précision les effets de l’eau et des substances qu’elle contient éventuellement sur les cellules humaines. En fonction des résultats, on peut alors procéder aux analyses physicochimiques classiques. »
La proposition de ce futur comité s’appuie sur une « recommandation » de la commission environnement du Conseil de l’Europe ("Environnement et santé : mieux prévenir les risques sanitaires liés à l’environnement") qui, en 2009, avait lancé « un signal d’alarme à tous les gouvernements et à tous les organismes et acteurs responsables afin de sauvegarder ou de rétablir un environnement sain, et de préserver de cette façon l’avenir de nos enfants et des générations futures ».
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