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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 07:01

lagunage-01

 

La pollution officielle
( ou non-pollution )

et la vraie pollution

 


Nous allons tout d’abord définir la pollution telle nous la percevons. Lorsque nous parlons de pollution nous nous référons
à un degré de pollution au delà duquel nos sens nous font percevoir « une gêne » personnelle ou collective. 

 

Nous pouvons distinguer deux catégories bien distinctes :

 

- la pollution officielle, celle définie par des textes de loi approuvés par nos élus, et

 

- la vraie pollution, celle qui se voit, dénoncée et prouvée par la société civile.

 

Il ne faut pas oublier que la pollution n’existe que par la loi qui la définit, c'est-à-dire que si, et seulement si, elle dépasse une limite de nuisance définie par nos élus.  La pollution ne peut exister que par constatation des conséquences néfastes sur la santé publique, prouvées statistiquement et scientifiquement. C’est ainsi que la population sert de cobaye à des apprentis sorciers que sont beaucoup de nos décideurs.

 

Nos élus sont responsables de la pollution des stations d’épurations et doivent nous en rendre compte. Ils passent leur temps à nous démontrer que la loi est bien respectée. La propagande de cette politique revient à nous persuader qu’il n’y a une non-pollution ( mais dans laquelle le degré de dangerosité n’est pas pris en compte ).

 

Un premier exemple, ( le second sera l’épandage des boues de step ) :

 

Récemment, les résultats du rapport Amperes analysant la pollution des step a été rendu public. Pour le commun des citoyens, la publicité a consisté à annoncer que 85 % des produits polluants sont retenus par les step. Les preuves de ce rapport seront publiques dans quelques mois, mais nous pouvons lire dans  une publication plus détaillée que « 15% des substances prioritaires, 30% des molécules organiques ( pesticides … ) et 90% des substances pharmaceutiques se retrouvent dans les rejets en sortie de stations d’épuration conventionnelles … ».

 

Pour les grosses unités de step, la pollution devient énorme pour l’environnement qui accueille ces rejets, c’est de la vraie pollution. Car une pollution est une affaire de concentration de produits néfastes à notre environnement, à notre santé.

 

Les résidus ou produits de dégradation

 

Un produit A peut se dégrader (« se casser ») en sous-produits B,C,D, … parfois plus dangereux que A lui-même. Dans ce cas, les analyses prouveront que A n’est pas présent. Comme les sous-produits B,C,D, … ne sont pas sur les listes officielles des détections obligatoires, ils formeront de la vraie pollution, celle qui est ignorée par la loi.

 

Les boues des step en lagunage sont un bon exemple de pollution ignorées, puisqu’elles sont recyclées sur les terres agricoles.

 

La pollution des step par lagunage

 

Le traitement des eaux usées dans un lagunage se limite à une simple décantation prolongée à l’air libre avec une diminution substantielle de la pollution faite par dame Nature qui sélectionne ses éléments nutritifs. Elle ne peut pas toujours digérer suffisamment rapidement et surtout elle ignore de nombreux produits chimiques synthétiques fortement indigestes. Ce sont par exemple les produits de la chimie organique.

 

Par temps de pluie, la pollution est fortement accentuée.

 

Au cours du temps, dans les bassins de lagunage,  les dépôts font diminuer le volume de liquide et c’est ainsi que le temps de séjour d’une eau diminue et que la pollution en sortie augmente. Le curetage coûte cher et on le reporte au maximum légal, même s’il y a une urgence écologique. La loi est respectée avec une pollution garantie.

 

Inévitablement les produits solubles dans l'eau sont rejetés dans la Nature via la sortie du lagunage, par infiltration et épandage des boues. Si la pollution des petites unités est faible voire négligeable, les unités construites pour quelques centaines d’habitants commencent à avoir un certain impact sur l’Environnement. Dans tous les cas l’entretien de ces lagunages sont sous la responsabilité des collectivités locales et le curetage est obligatoire et produit des boues qu’il faut évacuer. Elles sont enfouies, brûlées, compostées ou épandues sur des terres agricoles ( sous forme plus ou moins liquides ou compostées ).

 

Les boues des STEP sont polluées

et sont épandues sur des terres agricoles


epandage-citerne

La pollution est une évidence, mais quel est le taux de pollution autorisé pour un épandage ?

 

Des produits polluants sont présents, dissous dans les eaux usées lorsqu’elles arrivent dans une station d’épuration.

 

Les boues des step sont constituées à plus de 90 % d’eau donc ces boues sont doublement polluées, par des particules solides et par l’eau qu’elle renferme. Ces boues vont servir d'engrais en agriculture. Elles sont sérieusement surveillées nous dit-on, or la pollution organique est considérée comme négligeable, à en croire la « stricte » réglementation existante.

 

Le début de notre enquête ne révèle qu'une seule réglementation concernant les limites de concentration des rejets des éléments ou composés : les arrêtés de 1998 obligeant à surveiller quelques métaux et 4 substances organiques ( voir tableau ci-dessous ). 

 

boues-elements-surveilles 

 

Quels sont les produits chimiques de synthèse, fabriqués par l’industrie, et qui sont présents dans les eaux usées que nous rejetons ?

 

Considérons uniquement les produits rejetés par les particuliers. Il faudra y ajouter les rejets des industriels autorisés à se collecter au tout-à-l’égout, rejets qui ne sont pas forcément les moins polluants.

 

Ces produits sont innombrables dans TOUTE notre alimentation : viandes, légumes, laitages, pains, etc. , et ceux souvent présents dans l’eau du robinet.

 

Les E… , 621, 627, 631, etc., conservateurs, exhausteurs de goût et colorants presque toujours inutiles.

 

Les vaccins et antibiotiques, les médicaments et (ou) leurs résidus que l’on retrouve dans les selles et (ou) les urines, sans oublier les hormones naturelles dont on connaît les dégâts sur l’Environnement.

 

Les produits de soins corporels : shampoings, savons, déodorants, gels, plus les produits de beauté des femmes et éventuellement ceux des hommes, plus, plus … .

 

Les produits de lavage : lessive, produit à vaisselle et produits d’entretien des sols, etc.

 

TOUS ces produits sont à l’état de traces mais c’est leur nombre qui est inquiétant. L’industrie produit des tonnes de ces produits et c’est par tonnes que notre Planète en absorbe dans les airs, l’eau et la terre.

 

Le langage de nos décideurs date du siècle précédent. Il n’est plus possible d’ignorer ces produits dès lors que l’on parle de respecter notre Environnement. Le langage d’un hier sans produit chimique de synthèse ne peut plus être celui d’aujourd’hui, et encore moins celui de demain si l’on veut respecter les générations futures.

 

 

Une autre inquiétude sur la réglementation : la limite des concentrations acceptables paraît très haute. Par exemple le plomb qui est un élément dangereux pour la santé et qui ne sert pas de nutriment aux plantes,  est autorisé à être introduit dans le sol à fortes doses :

 

 

Le plomb est autorisé a être épandu ( en moyenne )

à raison de 0,15 gr par an et par mètre carré.

 ( 1,5 kilogramme à l’hectare – 100m x 100m - !!! )

 

 Nous aimerions avoir quelques explications !

 


 « Le sol en contient déjà, on peut donc en rajouter … et il se chargera de le retenir » est un argument irresponsable.

 

Comme d'habitude, igepac vérifie et demande des explications pour vous informer.
Comme d'habitude, igepac ne pose pas la bonne question à laquelle était prévue une bonne réponse.

Comme d'habitude, trop souvent, le silence complet en guise de réponse.

Et comme d'habitude, igepac continuera son enquête pour informer en toute liberté.

 

Vous aussi apportez votre témoignage, … laissez un commentaire.


__________________________

La suite en vidéos

_________________

 

La réglementation

 

logopdf.png
<<  lire l’arrêté du 08 janvier 1998



 

logopdf.png
<< lire un extrait de l’arrêté du 20 février 1998 concernant l’épandage

 

logopdf.png
<< l’arrêté du 02 février 1998 ( en totalité ), relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation ( 145 pages )

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