Romandie News
Le microbiologiste Jan Roelof van der Meer, de l'Université de Lausanne, et ses collègues allemands Hauke Harms et Mona Wells se voient récompensés pour le développement d'un détecteur d'arsenic dans l'eau potable. Ils reçoivent le prix Erwin-Schrödinger 2010, doté de 50'000 euros.
La pollution de l'eau potable par l'arsenic touche des millions de personnes, principalement dans le sud-est asiatique, a indiqué mardi la communauté des centres de recherche allemands Helmholtz. Due aux conditions géologiques ou à l'extraction minière, elle peut provoquer de graves maladies de la peau, des reins, du foie ou encore le cancer.
Jusqu'ici, de coûteuses analyses de laboratoire étaient nécessaires pour déterminer le degré de pollution. Le nouveau procédé mis au point par les trois chercheurs arrive au même résultat en deux heures et il est utilisable par des profanes. Chaque test coûte 1,5 dollar, selon le communiqué.
Le principe, développé à Lausanne, fait appel à des bactéries modifiées génétiquement et qui deviennent luminescentes au contact de l'arsenic. Le test a été breveté et les scientifiques veulent créer un société afin de commercialiser ce produit en kit, dès 2011. Parmi les clients potentiels figurent les organisations d'aide internationale.
Source : 31 août 2010 - http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20100831160532230172019048164_brf046.xml
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En France, la quasi totalité de contamination de l'eau à l'arsenic est d'origine naturelle. L'arsenic est en effet naturellement présent dans le sol. Il est associé à 245 minerais notamment le cuivre, l'or, le zinc. L'arsenic se trouve donc dans les gisements de minerais, c'est à dire dans les roches anciennes, dite « roches du socle » ou les roches volcaniques (massif central, Vosges...). L'arsenic dans le sol se trouve par conséquent dans les aquifères correspondantes. Il existe une corrélation entre l'arsenic dans le sol et l'arsenic dans l'eau.
En 1998, le réseau national de santé publique a établi un bilan de contamination de l'eau à l'arsenic, à partir des donnés transmises par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS).
Les données partielles et fragmentaires ont cependant donné des résultats importants :
- 54 unités de distribution réparties sur treize départements avaient de teneurs d'arsenic supérieur à 10 µg/l. La population concernée était de 200.000 personnes. L'excès de risque de décès par cancer interne était estimé à 30 décès par an.
- 13 unités de distribution réparties sur quatre départements (Vosges, Puy de Dôme, Hautes Pyrénées, Moselle) avaient des teneurs d'arsenic supérieur à 50 µg/l. Au delà de 50 µg /l, on considère qu'il s'agit d'une situation d'urgence et il est déconseillé de consommer l'eau du robinet. La population concernée était de 17 000 personnes. Le record est une station du Puy-de-Dôme où la teneur d'arsenic a été relevée à 190 µg/l. Selon l'institut de veille sanitaire, une concentration d'arsenic de 170µg/l et une consommation d'eau de 4 litres par jour conduisent à un excès de risque de cancer cutané de 2%.