Commentaire du 17 mars 2011 d’Eric, habitant de Courpalay en Seine-et-Marne, de cet article du 24 mai 2010
http://www.igepac.com/article-seine-et-marne-pollution-de-l-eau-du-robinet-par-les-pesticides-7-fois-la-norme-c-est-pas-de-chance-50930018.html
« Nous payons plus de 5 € le m3 pour une eau déclarée non potable (interdite aux femmes enceintes et aux très jeunes enfants).
Nous n'avons pas le droit de forer et d'utiliser l'eau de profondeur des nappes de Champigny qui est réservé à l'alimentation des Parisiens.
( Tout sur la nappe de Champigny, géologie, pollution, …
http://www.aquibrie.fr/nappe/nappe_calcaires )
Grand paradoxe en 2 actes :
1) nous allons être raccordés à l'usine des eaux Veolia de Neuilly sur Marne, donc une eau dépolluée* va parcourir des dizaines de km pour nous parvenir alors qu'une eau potable est disponible sous nos pieds.
* voir ci-dessous
2) les boues de traitement de l'usine à eau doivent être épandues sur le sol de notre commune !
La boucle est bouclée !
L'enquête publique a noté une forte opposition des habitants mais l'enquêteur a donné un avis favorable ! D'après le dossier de Veolia les analyses des boues sont conformes à la législation.
Mais les analyses ne prouvent pas l'absence totale de PCB, de métaux lourds d'antibiotiques ou autres résidus médicamenteux....
Pour résumer, pas touche aux nappes de Champigny pour préserver la ressource mais 2 sociétés avec des intérêts privés (Veolia et un agriculteur) peuvent prendre le risque de polluer le sous-sol !
Quelqu'un a-t-il un avis sur cet étrange micmac ? »
Merci de votre témoignage et de votre description bien réelle.
Sur igepac, de très nombreux articles décrivent la politique de gestion de l'eau de votre commune qui s’inscrit dans une politique globale nationale.
Résumé des constats d’igepac à ce jour, pour comprendre cet étrange « micmac »
Les élus locaux n’ont jamais usé de leurs pouvoirs de police pour empêcher la pollution agricole et c’est ainsi que l’eau du robinet de nos campagnes est devenue imbuvable. Que faire ? Refusant de remédier aux causes de la pollution, de l’eau moins (?) polluée est importée, eau potable au sens de la réglementation mais pas obligatoirement buvable sans danger pour tous. Ces eaux proviennent généralement de lacs ou de cours d’eau, elles ont été plus ou moins traitées et filtrées dans des usines.
Rappelons qu’un cocktail de nombreuses molécules à faibles doses est totalement ignoré par la réglementation et que, seules, certaines molécules sont recherchées. En aucun cas une analyse nous donne les éléments chimiques contenus dans l’eau, elle se limite à rechercher certaines molécules dont la concentration est supérieure à un certain seuil. Par exemple pour les pesticides on recherche les molécules qui ont une concentration supérieure à 0,02 µg/l, la limite étant de 0,1 µg/l. ( µg/l : microgramme par litre )
Les pollutions de ces ressources de surface cumulent les pollutions agricoles de l’eau des sources et des sols par lavage des eaux de pluie, les pollutions humaines des assainissements collectifs ou des manques d’assainissement individuels avec rejets direct dans les rivières et pour compléter, une pollution non négligeable des eaux de pluies. Imaginez la pire des pollutions très actuelle, un nuage de particules radioactives au-dessus du pays avec une pluie lavant ce nuage qui va alimenter un lac ou un cours d’eau. …
Les élus locaux choisissent de sous-traiter le service public au privé avec toujours en prime la gestion financière ce qui permet aux sous-traitants de rémunérer grassement leurs bailleurs de fonds. Ce mode de gestion est appelé un PPP ( partenariat public privé ) ou une DSP ( délégation de service public ). Cette forme de privatisation permet au privé de s’approprier de la gestion totale de notre eau. La gestion financière par le privé permet de rendre incontrôlable le coût réel de la sous-traitance. …
Les élus des petites communes gèrent facilement l’eau mais lorsque l’on passe à des unités plus grosses comme la communauté de communes ou d’agglomération, la gestion est déléguée presque toujours au privé, les structures devenant trop lourdes à gérer. D’un service de gestion « gratuit » pour le consommateur d’eau, nous passons à un service payant.
Un coût supplémentaire estimé à une trentaine d’euros par an et par habitant est ainsi logiquement induit ( un euro par mètre cube ). La justification primaire d’un tel choix est la suivante : « on n’va pas se prendre la tête pour 30 €, laissons faire les professionnels ! ». Imparable, sauf que … . Sauf que nous n’avons pas élu des concitoyens pour offrir un service public au privé. Sauf qu’une somme d’une centaine d’euros n’est pas négligeable pour les ménages les plus démunis. Sauf que … etc. .
Ces usines de traitement sont ainsi gérées par délégations à Veolia ou à la Lyonnaise des Eaux.
D’un autre côté, nos parlementaires ont décidé de regrouper les services publics des communes au sein d’une communauté, existante ou non. C’est le cas par exemple pour les ordures ménagères, la distribution de l’eau et de l’assainissement. Les mairies des petites communes vont ainsi disparaître et ces centralisations coûtent très chères. La politique actuelle est la mutualisation des " pauvres ". De vraies mutualisations de moyens au moins au niveau départemental sont une solution, la Saône-et-Loire en est un exemple. ...
Annexe 1 - A propos des enquêtes publiques
Les enquêtes publiques sont obligatoires et servent d’alibi à notre démocratie participative. La très grande majorité des citoyens ne sont pas informés directement et ils ne se déplacent pas en mairie pour obtenir les informations courantes et ne lisent pas le journal local. C’est ainsi que nous attendons de participer à une enquête publique et que nous nous apercevons des mois plus tard qu’elle a eu lieu, où ? quand ? comment ? Lorsqu’elles ont lieu, le souhait des citoyens et même des élus locaux est-il pris en compte ? Le problème des déchets du SIAAP de nos amis du Cher témoignagent de l’inutilité de ces enquêtes, d'un véritable leurre républicain.
Annexe 2 - L’Usine de Neuilly-sur-Marne
L’Usine de Neuilly décrite sur le site du Sedif ne garantit pas une eau buvable pour tous. Igepac déconseille en particulier aux femmes enceintes et aux jeunes enfants de boire de telles eaux. Pourquoi ? De nombreuses molécules chimiques de synthèse à plus ou moins faibles doses présentent dans les eaux brutes de la Marne se retrouvent en sortie de l’usine. Nous savons que par exemple le glyphosate ( rundup ) est très peu retenu par le charbon actif et combien d’autres molécules restent présentes dans l’eau du robinet. La Marne est un cours d'eau et comme tout cours d'eau il sert de tout-à-l’égout pour les communes situées sur ses rives et celles des rivières-ruisseaux-affluents, sans oublier les nombreux polluants agricoles. Actuellement dans les médias, nous observons une prise de conscience que l’absorption de faibles doses de molécules chimiques est susceptible de nuire à notre santé, que « la dose fait le poison » n’est plus une absolue vérité de notre siècle.
Annexe 3 - Epandage des boues
L'épandage des boues sur les terres agricoles est une volonté politique des élus du Sedif : « Cette démarche constitue une première pour une usine d’eau potable en France et témoigne de la volonté du SEDIF de s’impliquer toujours plus dans la protection des ressources naturelles, en partenariat avec tous les acteurs régionaux, notamment du recyclage agricole » explique André Santini, Président du Syndicat des Eaux d’Ile-de-France. Pourquoi une telle politique ? Pour économiser quelques centimes aux Franciliens. La pollution potentielle, … peu importe. Pour preuve : regarder les analyses chimiques de ses boues, elles sont pratiquement inexistantes au regard du nombre de molécules susceptibles d’être présentes. Une fois encore, n’oublions pas que la réglementation ne garantit pas une non-pollution. Ici, nous remarquons une politique commune des élus franciliens du Sedif et du Siaap : un déchet plus une loi adaptée égal un produit valorisé bio avec le label " RF ", République Française ", un label donnant évidemment tous les droits !!!
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Le site d'Eric : http://citoyendecourpalay.blogspot.com/
Source Annexe 3 :
http://www.actualites-news-environnement.com/20499-usine-eau-potable-certifiee-qualicert-neuilly-sur-marne.html