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Un article de C.-S. FOL du Midi Libre - du 15 février 2011
Au pied de l'Hortus, entre garrigue et vignes, des camions déversent sur un champ des boues d'épuration. Odeurs nauséabondes, couleur étron, les tas accumulés forment de vrais monts.
« Le terrain est privé, peu de promeneurs s'en soucient. » Sauf un aîné de la vallée, vigneron émérite, qui a « beau tempêter auprès du propriétaire voisin, interpeller la mairie et même la gendarmerie, ne parvient à rien ». Alors, l'homme a alerté Midi Libre, « pour qu'au moins, quelqu'un sache ».
Auparavant, on y venait « en pèlerinage pour apprécier la nature »
Le pas alerte, il nous mène à travers les ceps puis entre buisson et épineux, jusqu'à « la faille de Corcone, en pente directe (0,73 %) sur la source du Lez.
Ici, les jours d'orage, les pluies font un ruisseau qui dévale » sur une roche taillée comme un escalier jusqu'à « la faille où, dans le temps, on venait en pèlerinage pour apprécier la nature ».
Voix rocailleuse, l'aîné cite « l'étude menée par un hydrogéologue qui confirme la profondeur de ce circuit souterrain qui alimente le Lez ».
Et du bout de sa canne, il désigne, juste au-dessus du lit de ce ruisseau du domaine public, les tonnes de boues encore plus menaçantes que vues du chemin. « Ça fait deux ans qu'ils accumulent ces cochonneries venues d'Alès. Sans scrupule. Et tout le monde laisse faire sous prétexte qu'on ne s'occupe pas des affaires des autres. »
Triste, il ajoute : « À mon âge, je ne risque plus rien. Je ne peux plus me taire. » Mais mieux vaut garder l'anonymat. Car ici bas, l'indigné est « facilement tenu responsable de l'irresponsabilité de son voisin »
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